Histoires de rejets

Dans son numéro 24 de février 2015, le magazine Repères de l'IRSN traite de la santé radiologique de nos cours d'eau.

C'est en effet lors d'une étude sur les polluants chimiques présents dans les sédiments de La Seine que les experts de l'IRSN ont isolés la présence de plutonium. Cependant, ni les essais nucléaire atmosphériques des années 1950-60, ni la catastrophe de Tchernobyl ne sont impliqués dans la présence de cet isotope dans les sédiments de La Seine. 

La présence de plutonium 238 aurait donc une origine industrielle et serait due, après recherches, à un déversement accidentel du Commissariat à l'Energie Atomique (CEA) survenu en 1975 lors de recherches sur les procédés de retraitement et de séparation des transuraniens (famille d'éléments lourds dont le plutonium fait partie), sur le site de Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine). Une autre source de contamination datant de 1961, dont l'origine reste inconnue, fait également surface dans un article du 20 juin 2014 du site de l'Usine Nouvelle ou 18 juin de la même année sur le site Challenges.

Malgré tout, la présence de cet isotope dans le milieu naturel peut avoir d'autres origines. L'une d'entre elles, peut être un accident nucléaire.

Ainsi une étude faite en 1980 par l'Institut de biogéochimie marine de l'Ecole Normale Supérieure de Montrouge (Hauts-de-Seine) sur les problèmes de polluants dans les sédiments, menée sur la Loire fluviale, de Saint-Laurent-des-Eaux jusqu'à l'estuaire, a mis en exergue la présence de plutonium. 


Cette étude oppose à la quasi absence de plutonium en amont de St Laurent, un taux de plutonium multiplié par dix à son aval et allant en décroissant lentement jusqu'à l'estuaire de La Loire. Présence de plutonium qui serait dès lors imputable à l'un ou l'autre des 2 accidents répertoriés sur la filière UNGG du site de St Laurent. Une affaire (partiellement ) relevée dans une enquête diffusée par Canal+ le 04/05/2015, et relayée par Le Monde dans son article du 04/05/5015.

Les seules traces relevées jusque là correspondent aux retombées d'explosions nucléaires effectuées dans l'atmosphère. Il y a en fait deux sortes de plutonium car celui d'une centrale a une composition très différenciée au plan isotopique par rapport à celui généré par une bombe atomique.

En septembre 1999, une cartographie aérienne du site de St Laurent été réalisée par Hélinuc, hélicoptère intervenant dans le cadre des activités du Groupe INTRA, basé à Chinon. On y voit les différents taux de Césium 137 (137Cs) sur le site et son environnement proche.

Face aux diverses réactions suite à la parution de l'article du Monde du 04/05/2015, et la diffusion sur Canal+ du documentaire Spécial Investigation, l'IRSN publie une note d'information sur les accidents ayant affecté les réacteurs UNGG de St Laurent-des-Eaux en 1969 et 1980.

Enfin, on apprend en juillet 2015 que, suite à la diffusion du reportage "Nucléaire ; La politique du mensonge?" le 4 mai 2015, l'association l'Observatoire du nucléaire porte plainte contre l'exploitant EDF et Marcel Boiteux.

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