St Laurent

St Laurent (17/10/1969, 13/03/1980, FRA, INES Niv.4)


Résumé


En 1969, c'est lors du rechargement du réacteur A1 de la filière UNGG (uranium naturel, graphite-gaz) de la centrale nucléaire de Saint-Laurent qu'une mauvaise manipulation à conduit à la fusion de 50kg de combustible (dioxyde d'uranium). Cet accident nucléaire à été qualifié à l'époque d'incident par l'exploitant EDF car il n'a pas entraîné de dommages vis-à-vis des personnes, des biens ou de l’environnement extérieurs au site. Il n'est aujourd'hui pas officiellement classé sur l’échelle INES par l'ASN.

Puis en 1980, toujours dans la centrale nucléaire de Saint-Laurent, un accident conduit à la fusion de deux éléments combustibles du réacteur A2 de la même filière UNGG (uranium naturel, graphite-gaz) d'une puissance de 515 MW. La plaque métallique de maintien des capteurs de pression du réacteur vient, à la suite de phénomènes de corrosion, obstruer une douzaine de canaux du bloc de graphite, ce qui empêche le bon refroidissement du cœur et provoque la fusion de deux éléments combustibles. Gravement endommagé, le réacteur est indisponible pendant deux ans et demi environ. C'est l'accident nucléaire le plus grave jamais répertorié pour un réacteur en France.

Description du site

La centrale nucléaire de Saint-Laurent se situe sur la commune de Saint-Laurent-Nouan dans le Loir-et-Cher en bord de Loire, entre Orléans (30 km en amont) et Blois (28 km en aval).

Cette centrale nucléaire comprend deux réacteurs nucléaires à eau pressurisée (REP), B1 et B2 d'une puissance unitaire de 900MW, de conception Framatome (AREVA NP depuis 2006), et qui sont en couplés au réseau de distribution depuis 1983.

Sur le site sont également présents les deux anciennes unités A1 et A2, de la filière uranium naturel graphite gaz (UNGG), deux anciens réacteurs nucléaires en cours de démantèlement respectivement mis en service en 1969 et 1971, et arrêtés en avril 1990 et mai 1992.

Type et caractéristiques du réacteur 

La filière des réacteurs nucléaires à l'uranium naturel graphite gaz (UNGG) est une technologie de réacteur refroidi au gaz, maintenant obsolète et en cours de démantèlement, développée en France dans les années 1950.

Cette technologie regroupe les réacteurs nucléaires dont :
  • le combustible est de l'uranium naturel sous forme métallique,
  • le modérateur est du graphite,
  • le refroidissement est assuré par du dioxyde de carbone (CO²) gazeux en circulation forcée.

Les éléments de combustible sont verticales et gainées d'un alliage de magnésium et de zirconium.

Le cœur du réacteur est enfermé dans un caisson en béton précontraint de plusieurs mètres d'épaisseur.Traversé par le CO² en circulation, le fluide caloporteur transfert son énergie accumulée au passage dans la cœur à un échangeur. La vapeur ainsi produite par échange (pas de contact direct avec le cœur) est utilisée à la rotation d'un groupe turbo-alternateur qui produit et distribue l’électricité au réseau via un transformateur.

Les 2 tranches UNGG mises à l'arrêt définitif en avril 1994 ne figurent plus sur la table AIEA des réacteurs en fonction au 31/12/2009.

Causes de l’accident

On retiendra comme causes de ces deux accidents :
  • une origine humaine suite à une erreur de manipulation de la machine de chargement pour l'accident de 1969 
  • une cause technique (perte de la plaque métallique de maintien des capteurs) due à la corrosion excessive des installations pour l'accident de 1980. 

Conséquences de l’accident

En 1969, lors du premier accident, aucune information n'a été révélée à la population. Cependant, cet accident n'a pas entraîné de dommages vis-à-vis des personnes, des biens ou de l’environnement extérieurs au site. Cet accident nucléaire étant qualifié à l'époque d'incident par EDF, l'accident a été porté ultérieurement au niveau 4 de l'échelle INES.

L'accident de 1980 à également été porté au niveau 4 de l'échelle INES, sans dommages vis-à-vis des personnes, des biens ou de l’environnement extérieurs au site.

En 1980 une campagne de prélèvements de sédiments en Loire conduite par un laboratoire universitaire a établi la présence de traces de plutonium depuis Saint-Laurent jusqu’à l’estuaire, dont l’origine est à imputer soit à l’accident de 1980, soit à celui de 1969.

Voir les articles :

  • http://accidentologienuclairecivil.blogspot.fr/2015/05/nucleaire-la-politique-du-mensonge.html
  • http://accidentologienuclairecivil.blogspot.fr/2015/05/les-mensonges-du-nucleaire-francais.html
  • http://accidentologienuclairecivil.blogspot.fr/2015/03/histoires-de-rejets.html

Les conséquences d'un accident nucléaire sont évoquées plus généralement dans la page [en construction] du même nom du blog.

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