Constitution du parc nucléaire francais

Le parc nucléaire français, principalement développé dans les années 1970/1980, est composé de 19 centrales nucléaires, lesquelles regroupent un total de 58 réacteurs, dont 34 produisent chacun une puissance électrique de 900 MégaWatt (MWe), 20 réacteurs de 1300 MWe, et 4 derniers délivrant 1450 MWe chacun.



Un 59ème réacteur, de type EPR (Evolutionary Pressurised water Reactor, réacteur évolutionnaire de 3ième génération) développant une puissance électrique de l’ordre de 1650 MWe, est actuellement en construction sur le site de Flamanville, dans la Manche. .

Les réacteurs actuellement en fonctionnement en France appartiennent tous à la filière des Réacteurs à Eau Pressurisée (REP/PWR) dans laquelle de l’eau sous pression sert à transporter la chaleur produite par les réactions nucléaires.

Actuellement, le parc de production nucléaire d'électricité dispose d’une capacité électrique installée de 63,1 GW et fournit près de 80% de l’électricité produite en France.

12 réacteurs ne sont plus en fonctionnement. Ils appartiennent à d’autres filières que les REP. Parmi eux :


Pour le parc actuellement en fonctionnement, la standardisation s’est organisée en paliers successifs. Ces paliers respectent les mêmes principes et la même architecture industrielle mais tiennent compte des leçons tirées de l’exploitation et optimisent la puissance des réacteurs.

C’est ainsi que les 58 tranches sont classés en 5 « paliers » de conception :



34 réacteurs de près de 900 MWe :


Palier CP0 : 6 réacteurs (4 au Bugey et 2 à Fessenheim). Ce sont les plus anciens réacteurs en service ;


Palier CPY : 28 réacteurs (Blayais, Dampierre-en-Burly, Gravelines, Tricastin, Chinon, Cruas-Meysse et Saint-Laurent-des-Eaux).


Le palier CPY se distingue du palier CP0 par des améliorations mineures de divers circuits, ainsi que par un pilotage d’exploitation plus souple.


20 réacteurs de près de 1300 MWe :


Palier P4 : 8 réacteurs (Flamanville, Paluel et Saint-Alban) ;


Palier P’4 : 12 réacteurs (Belleville, Cattenom, Golfech, Nogent-sur-Seine et Penly).


Les paliers P4 et P’4 se distinguent du palier CPY par la puissance du réacteur, accompagné d’un circuit primaire à 4 générateurs de vapeur. De plus, leur enceinte de confinement est composée d’une double paroi en béton, au lieu d’une seule doublée d’une peau d’étanchéité en acier pour le palier CPY.


4 réacteurs de près de 1450 MWe :

Palier N4 : 2 réacteurs à Chooz et 2 à Civaux, dont le dernier a été raccordé au réseau électrique fin 1999. Ce sont les réacteurs les plus récents.

Le palier N4 se différencie des paliers précédents par la conception de ses générateurs de vapeur et des pompes primaires, ainsi que par l’utilisation de technologie numérique pour le pilotage des réacteurs.

Voici une vue du calendrier de construction du parc électronucléaire français par palier de conception :



Cette standardisation du parc électronucléaire a permis à l'exploitant EDF ainsi qu’à l’Autorité de Sûreté (ASN) d’accumuler une solide expérience du fonctionnement des réacteurs à eau sous pression. En France, les 19 centrales nucléaires totalisent en effet 1300 ans de fonctionnement. Mais cette situation présente aussi un inconvénient. Si un défaut de conception fondamental apparaît sur l’une des installations, les autres peuvent être potentiellement concernées.

La constitution de ce parc, fait de la France le pays dont le nombre de réacteur par million d'habitants est le plus élevé d'europe comme le montre la carte suivante :


Ce qui classe la France au second rang du nombre de réacteurs (58) par pays après les Etats-Unis (104) et avant le Japon (50). Au 9 mai 2012, la puissance électrique installée du parc nucléaire mondial s’élève à plus de 370 GW. Près de 56% de cette capacité se répartit entre Etats-Unis, France et Japon.

Précisions autours des centrales et réacteurs

Il est courant que le terme de « centrale » nucléaire soit employé à tort au lieu de « réacteur » nucléaire. Cette confusion peut aboutir à des ordres de grandeur biaisés comme ce fut le cas par exemple avec les médias en 2011 à l'occasion de l'accident de Fukushima.

Une centrale nucléaire désigne l’ensemble d’un site nucléaire produisant de l’électricité à partir de la fission de noyaux atomiques. Elle se compose d’un ou de plusieurs réacteurs, organisés en tranches nucléaires.

Chaque tranche est constituée :
  • d’une partie « nucléaire » comprenant un réacteur nucléaire, enceinte au sein de laquelle une réaction de fission en chaîne est initiée afin de libérer de la chaleur et de générer de la vapeur ;
  • d’une partie « industrielle » au sein de laquelle la vapeur obtenue dans la partie "nucléaire" actionne une turbine couplée à un alternateur, générant ainsi de l’électricité ;
  • de bâtiments annexes (salle de commandes, bâtiment dédié au stockage du combustible, etc.).
Une centrale nucléaire inclut généralement, pour des raisons économiques liées à la construction et à l'exploitation, 2 à 4 réacteurs, exception faite du site de Gravelines qui dispose de 6 tranches nucléaires. Ormis pour le site de Flamanville qui accueille l'EPR, et pour les sites sur lesquels étaient implantés la filière UNGG, la technologie et la puissance de chaque tranche nucléaire présente est la même que sa voisine.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire