Nucléaire : La politique du mensonge ? - Spécial Investigation du lundi 4 mai à 22h50

Le documentaire diffusé sur Canal+, tout comme la presse écrite, présente des erreurs.

D'abord, et dès la première minute, quand 2 accidents majeurs sont cités. Celui du 17/10/1969 et celui du 13/03/1980. Ces événements sont classés, pour le second du moins (nous verrons plus loin pour le premier), au niveau 4 de l'échelle INES. Ce niveau correspond à un accident, l'accident majeur étant le niveau 7 de l'échelle INES, comme le montre le schéma à la dixième minute du documentaire.

A la 10ième minute ensuite, ou l'on parle du classement au niveau 4 de l'accident de 1969. L'IRSN faisait apparaître cet accident dans une de leur représentation de l'échelle INES. Après échange avec l'IRSN, il s'avère en définitif que l'événement de 1969 sur la première unité UNGG n'est pas classé par les Autorités de Sûreté Nucléaire.

Vers la 16ième minute du documentaire, le rapport confidentiel évoque des rejets de radioéléments émetteur alpha. Contrairement à ce que le journaliste prétend, le plutonium n'est pas seul émetteur alpha. EDF à émis une plaquette explicative sur le risque alpha. Le rejet de plutonium dans la Loire, évoqué avant la 17ième minute à été identifié lors d'une étude faite en 1980 par l'Institut de biogéochimie marine de l'Ecole Normale Supérieure de Montrouge (Hauts-de-Seine) sur les problèmes de polluants dans les sédiments, menée sur la Loire fluviale, de Saint-Laurent-des-Eaux jusqu'à l'estuaire. Cet article du blog en fait le détail.

Passons sur les problématiques de déchets, stockage, fuites ou relâchements, recyclage, etc. qui ne sont pas d'un premier attrait sur ce blog.

Ce qui nous emmène aux alentours de la 45ième minute du documentaire ou le journaliste avance le défaut d'entretien du parc nucléaire. Comment annoncer cela au regard de la réglementation et de la législation toujours plus pointues et profondes dont la filière nucléaire doit s'acquitter, et toujours sous l’œil vigilent de l'ASN? Nous avons, nous la France, une réglementation et une législation qui évoluent dans le temps, grâce notamment au retour d'expérience au niveau mondial, alors même que d'autres pays poursuivent l'exploitation de réacteurs bien plus âgés et dont la réglementation et la législation restent elles basée sur ... la conception de l'époque! sic

Mais de façon générale, à bien y regarder au cours du documentaire, je m'étonne de voir que les prélèvements, qui sont faits par des organismes voulant démontrer la présence et la nocivité de radioéléments induits dans le milieu naturel par l'exploitation de la filière nucléaire, soient faits sans mesures particulières de protection. Pas de gants, Pas de sur-bottes... Certainement parce que les mesures démontrent justement que les taux en présence ne nécessitent pas à se protéger.

Illusions abandonnées en conclusion d'un documentaire de 52min. exclusivement à charge...

Face aux diverses réactions, l'IRSN publie une note d'information sur les accidents ayant affecté les réacteurs UNGG de St Laurent-des-Eaux en 1969 et 1980.

Enfin, on apprend en juillet 2015 que, suite à la diffusion du reportage le 4 mai 2015, l'association l'Observatoire du nucléaire porte plainte contre l'exploitant EDF et Marcel Boiteux.

Quant aux interrogations de l'article d’Arrêts sur image, je me permets juste de dire que les rejets étaient connus, et si j'ai pu en parler dans l'article "Histoire de rejets" c'est que l'information était disponible. 

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