Causes probables d'un accident

Les causes probables d'un accident nucléaire peuvent s’avérer, au premier abord, anodines. La conjonction de certaines d'entre-elles peuvent être dramatiques.

Tachons de les identifier par l'exemple..

Les événements naturels

En août 2015, alors que le Japon relance son nucléaire, le volcan Sakurajima, dont le risque d'éruption est ré-évalué, met à mal le redémarrage de la centrale de Sendaï.

En octobre 2012, la tempête Sandy contraint les autorités à placer la plus vielle des centrales nucléaires, Oyster Creek en état d'alerte. Le réacteur n°3 de la centrale  d'Indian Point s'était quant à lui déconnecté automatiquement du réseau qui présentait de trop importantes fluctuations. Le réacteur n°1 de la centrale de Salem subissait un arrêt automatique suite à la présence de débris.

En mars 2011, est survenu l’accident nucléaire de Fukushima. C'est en effet la conjonction du séisme qui à conduit à l'arrêt automatique des installations dans un premier temps, puis du tsunami qui à suivi, que les systèmes de sauvegarde du site ont été rendus inopérants et conduisirent à la succession d'événements qui ont provoqués ce qui figure comme l'accident majeur le plus important de l'histoire de l'exploitation de centrales nucléaires.
L'accident nucléaire de Fukushima est ce qu’on appelle au Japon un Genpatsu-shinsai (原発震災), un accident combinant les effets d'un accident nucléaire et d'un tremblement de terre.

Plus tôt en France, lors des tempêtes de fin décembre 1999, le site du Blayais subissait une inondation due à la surcote du coefficient de marée du jour (77) provoquée par les vents violents venants de la mer générés par la tempête Martin.

Les événements climatiques

En juillet 2015, un incendie survient aux pourtours du site du Bugey dans l'Ain.

En avril 2015, un incendie fait rage dans la forêt avoisinant le site de Tchernobyl, pourtant à l'arrêt. Le risque principal est alors la remise en suspension de radionucléides présents dans l'environnement suite à la catastrophe survenue en avril 1986.

En octobre 2012, l'ouragan Sandy frappe les cotes atlantiques des USA. La montée des eaux dans la zone de la baie de Barnegat a amené les autorités de sûreté à placer la centrale nucléaire d'Oyster Creek, la plus âgée des centrales nucléaires américaines, mise en service en 1969 dans le New Jersey, déjà arrêtée pour ravitaillement, en état d'alerte. Ailleurs sur la côte Est, les centrales nucléaires essuyaient la tempête sans incident. Au complexe de Millstone, dans le Connecticut, les responsables ont annoncé qu'ils ramenaient la puissance de l'un des deux réacteurs à 75% pour assurer la stabilité de l'alimentation électrique en cas d'arrêt soudain.

En août 2010, en raison des incendies de tourbières et de forêts dus à la canicule, l'état d'urgence est déclaré à Ozersk, où se trouve le site de Maïak.

Les origines matérielles et défaut de conception

Comme le rappelle l'article du 08/06/2015 de l'Obs (entre autre), traitant de défauts apparus dernièrement sur les soupapes de sûreté de l'EPR de Flamanville, les soupapes de sûreté ont été mises en cause dans l'accident de Three Mile Island en 1979. Il semble en effet que les Pilot-Operated Relief Valve (PORV) aient été mises en causes plusieurs fois dans leur fonctionnement avant l'accident de TMI. Ajouté à cela un défaut de conception quant à l'information affichée en salle de commandes de la position réelle du matériel.. Voilà comment initier un accident majeur, le premier dans l'exploitation de centrales nucléaires de production d'électricité, dont on tirera une documentation et un retour d'expérience importants.

Les actes de malveillance

En mai 2015, 3 stations de prélèvement de mesures ambiantes sont incendiées sur les sites de Brennilis, Belleville-sur-Loire et Salives. Des systèmes de mise à feu sont retrouvés sur place, des enquêtes sont diligentées. Certes rien à voir avec un acte de malveillance au sein de la partie nucléaire des installations qui constituent une centrale nucléaire, mais une action ciblée pour produire alors des dégâts bien plus importants...

Citons, aux actes de malveillance (voire au risque terroriste) l’enquête sur le sabotage survenu (bien que sur la partie industrielle et non nucléaire de l'installation) en août 2014 sur la tranche 4 du site de Doel en Belgique.

Le risque terroriste

Dans le documentaire un documentaire (vers 10'), il est affirmé que l'ASN considère le risque terroriste du ressors de la Défense Nationale... En effet, en dehors de l'EPR, les autres paliers ont, par exemple, leur piscine combustible uniquement recouverte de bardage en tôle. Or, on voit bien avec l'expérience de Fukushima, les effets de la perte de refroidissement ou d'alimentation en eau... Une personne, ou un groupe de personnes, mal attentionnée(s) pourraient donc bien provoquer de sérieux dommages, ou conduire, cas extrême à un début de fusion partielle ou totale du combustible entreposé.


Les virus informatiques

En octobre 2010, l'IRSN remontait l'information que le ver Stuxnet, logiciel malveillant pouvait se propager dans des ordinateurs fonctionnant sous système d'exploitation Windows de Microsoft et cibler les logiciels de contrôle-commande WinCC et PCS 7 de l'allemand Siemens.

Alors qu'en France, seul le dernier réacteur en cours de construction, l'EPR de Flamanville utilise le système de contrôle-commande Siemens, le ver Stuxnet aurait perturbé de nombreuses installations industrielles utilisant les logiciels de Microsoft et de Siemens, notamment le centre de recherche atomique de Natanz en Iran.

Concernant l'EPR qui utilise un système de contrôle-commande Siemens pour des fonctions d'une importance moyenne ou faible du point de vue de la sûreté, son éventuelle sensibilité à des logiciels malveillants, tels que Stuxnet, doit être prise  en compte dans l'analyse de sûreté.

A venir :


La maintenance du matériel



Formation et compétence du personnel

Les agressions externes, intrusions, survols

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