Prolongement de la durée de vie des centrales

L'allongement de la durée de vie de nos unités serait-il synonyme de dégradation de la sûreté?

Un long débat que Le Monde, dans sa discussion, relance.

Les Autorités de Sûreté Nucléaire tranchent régulièrement sur la poursuite ou non de l'exploitation de chacune des tranches/unités qui composent notre parc de production d'énergie d'origine nucléaire.

Tous les 10 ans, chacune d'elle est visitée en profondeur. Pendant des mois, les différentes et principales parties de l'unité de production sont scrutées, testées, et validées pour les années à venir. Les examens et maintenance qu'elle subit viennent en complément de la maintenance régulière qui est faite, et du programme annuel établit.

Sans compter le remplacement des gros organes (générateurs de vapeur en l’occurrence), qui risque même d'être élargi au couvercle de cuve. Cuve qui contient le réacteur, pièce maîtresse qu'est la chaudière nucléaire.

Sans compter non plus la prise en compte au fil de l'eau des éléments de Retour d'Expérience (REX) comme cela le fut dernièrement avec l'accident de Fukushima.

Tous les aspects réglementaires sont épluchés et soumis à la validation des Autorités.

En dehors des organes internes d'une unité de production, les bâtiments de l’îlot nucléaire sont auscultés. Ils subissent également leur maintenance, d'après un programme établi.

C'est l'ensemble de ces opérations de maintenance que les Autorités vont scruter pour statuer sur le prolongement ou non de l'exploitation d'une tranche nucléaire jusqu'à la prochaine échéance de réexamen.

Plusieurs aspects à ce rallongement...

D'un point de vue économique, et au regard de l'investissement initial qui est loin d'être anodin, l'exploitant optimise la rentabilité de son outil de production.

Est-ce fait au détriment de la sûreté nucléaire?

Non, bien au contraire. La réglementation évolue et toute unité y est soumise a l'instant? Ce qui fait de notre parc de production nucléaire une référence en matière de sûreté. En effet, contrairement à d'autres pays (comme les Etats-Unis qui, par exemple pensent à prolonger l'exploitation de leur parc à 80 ans -lien, lien) ou l'on se base sur la réglementation de l'époque, il est donc moins dangereux, et donc plus sûr ainsi de faire évoluer le parc nucléaire avec la réglementation s'y afférent.



Concernant le démantèlement, rallonger la durée de vie permet affiner et d'éprouver les méthodes et moyens liés aux activités de déconstruction de sites nucléaires (Brenillis, Chinon, Chooz, St Laurent, Bugey, Creys-Malville par ex. pour les sites français).

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En opposition avec le rallongement de la durée de vie des réacteurs français, le site http://www.energie-crise.fr/spip.php évoque au détour de différents articles les raisons qui font que, à consommation constante, le nucléaire à encore toute sa place face aux énergies fossiles et renouvelables.

On peu également citer l'étude de TotalFina-Elf (in Oil & Gaz Science & Technology,56 :389–402, 2001) qui prédit l’évolution des besoins énergétiques d’ici à 2050, ainsi que leur distribution suivant les différentes sources. Une vue graphique résumant cette étude est transcrite dans la figure 2, p.9 de la Thèse de Fabien PERDU.

A un autre horizon, à plus court terme celui-là, le groupe anglais BP (anciennement British Petroleum), affiche cette projection d'ici à 20 ans.

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